Archives mensuelles : mars 2012

Itinéraire d’une rôliste nouvellement née… (épisode I)

Les hasards de la vie donnent parfois des mélanges improbables. A la faveur d’un atelier d’écriture,  un MJ de longue date a rencontré une fille « bien sous tous rapports ». Pas si bien que ça, finalement, car Sandrine a fini par jouer à D&D. Avec un autre MJ, mais cela importe peu. Aujourd’hui elle rejoint l’art de la table pour nous offrir sa vision de l’itinéraire d’une fille bien sous tous rapports devenue rôliste. Une vision rafraîchissante de notre loisir. Allez, on dit tous « bonjour Sandrine »…


Avertissement : le texte suivant contient des « private joke ». Je vous prie d’ores et déjà de m’excuser si vous n’en riez pas. Mais l’occasion était trop belle pour que je la laisse passer. Que ceux qui s’y retrouvent ne m’en tiennent pas rigueur. Mais si je suis là, c’est un peu à cause de vous. Ne venez donc pas vous plaindre…

Je ne suis pas tombée dans la marmite du JdR quand j’étais une adolescente boutonneuse, comme la plupart des adeptes de ce loisir, de cette passion s’écrieront les plus fanatiques.

Certes, mais la marmite n’était tout de même jamais très loin. A l’unif (on y fait de mauvaises rencontres), elle s’est présentée sous la forme d’un camarade d’études, fort sympathique quoiqu’un peu loufoque, qui parlait régulièrement de jeu de rôle. Je me suis contentée de hocher la tête d’un air intéressé et j’ai poursuivi mon chemin sans oser me poser plus de questions. La peur de paraître demeurée, sans doute.

Au boulot ensuite, une collègue que j’affectionne particulièrement me racontait ses soirées JdR ( cette fois, je savais enfin en quoi consistait cette étrange appellation et je pouvais me rassurer : non, il ne s’agissait pas d’une obscure secte démoniaque – j’avais tort Ô combien mais cela je ne l’ai découvert que bien après !) où elle incarnait une petite sorcière. Elle parlait de son personnage avec tendresse et de ses compagnons d’aventure comme d’une bande de joyeux amis rigolards. Je ne me suis pas méfiée.

Dans ma vie de couple encore, le hasard m’a fait croiser la route d’un joueur de plateau (et oui, parce qu’il y a plusieurs catégories de joueurs !) qui avait également pratiqué à ses heures perdues, dans son jeune temps, le JdR. Et de m’inonder d’anecdotes irrésistibles sur des JdR grandeur nature (parce que certains veulent vivre VRAIMENT les aventures de leurs héros) où l’on chute d’une falaise pour se relever miraculeusement indemne et où l’on fait reculer l’ennemi au cri de «  Et vous mourirez tous ! »

J’ai ri. Oui, je l’avoue.

Et j’ai murmuré  si si) que ce serait peut-être sympa que j’essaye ce truc une fois. Ça avait l’air si drôle.

Bon. J’ai fait deux bébés entre temps ce qui a retardé mon instinct de suicide.

MAIS !

Je suis maman (et parfois, les tentations de suicide peuvent être très fortes quand on est maman).

J’ai joué à WoW et je me suis prise d’amour pour ma Tauren chaman.

J’ai encore croisé la route d’un rôliste au cours de mes ateliers d’écriture ( je ne le citerai pas pour ne pas le gêner mais si j’écris ces quelques mots, c’est de sa faute à lui !). Drôle, il a très vite abordé sa passion pour le jeu. M’a montré ce que pouvait donner un investissement complet dans ce domaine : rédaction de scénario, bibliothèque scandaleuse et monomaniaque, MJ de deux tables différentes et… avec des joueuses, s’il vous plaît !

Je suis rentrée à la maison et j’en ai parlé à mon homme. L’homme avait depuis quelques mois replongé dans la dépendance. Il participe à un groupe de D&D. Cela lui a donné l’envie d’être MJ (il a un fort ego et je crois que c’est une caractéristique commune aux MJ).

Il m’a proposé de monter une table de JdR pour débutants.

J’ai dit oui.

Vous avez bien lu : j’ai dit oui ! Naïve et innocente que j’étais. J’ignorais encore tout de ce qui déjà se tramait en douce dans la marmite…

.

To be continued…


Casus Belli #2

Casus Belli 2C’était début décembre. Je tenais entre mes petits doigts fébriles le numéro 1 de la nouvelle mouture de Casus. Cette renaissance a suscité l’engouement, les boutiques parisiennes étant régulièrement en rupture de stock. Ici en Belgique, les deux boutiques auxquelles j’en ai parlé m’ont dit en avoir vendu plus de cinquante exemplaires chacune. Black Book Editions semblaient très contents des chiffres. Reste maintenant à durer. Première épreuve: le numéro 2. Voyons donc de quoi il retourne…

.

Le courrier des lecteurs

Bonne surprise que de voir apparaître cette rubrique. Sans langue de bois, on y répond à un message très argumenté qui questionne la pertinence du choix de Chroniques Oubliées comme système générique. Casus Belli semble bien conscient que ce choix ne peut pas plaire à tout le monde, et tente de justifier son choix. Je fais partie de ceux qui n’utiliseront jamais Chroniques Oubliées, mais sans peut-il servir de porte d’entrée dans le jdr, pourquoi pas?

.

Actualités

C’est très complet, ça touche à tous les domaines connexes au jdr, ça parle de tout ce qu’il faut savoir. Le plus, c’est la preview de GUTS, duquel je suis déjà fan avant sa sortie. On y touche même, mais de loin, aux sorties US. Et puis la petite histoire de Paizo Publishing, l’éditeur de Pathfinder. C’est un sujet très intéressant, mais qui pèche de nouveau par son aspect « Paizo c’est des génies philanthropes et Wizards of the C0ast c’est le vilain Satan ». De nombreux détails laissent filtrer le parti pris de l’auteur, qui reflète forcément celui de Black Book, éditeur, rappelons-le, de la version française de Pathfinder. J’estime ici que Didier Guisérix (le rédac’chef) n’aurait pas du laisser l’article publié en l’état. Il nuit à la crédibilité du magazine dans sa totalité. Si on ajoute quelques touches du même acabit dans les autre news, la coupe est pleine. Il est temps que ça s’arrête…

Heureusement, la suite nous réconcilie rapidement avec le magazine. En effet, c’est un portrait de famille de Pathfinder qui suit. Et là, j’avais très peur. « Mon dieu, ils vont encore faire passer Pathfinder comme le jeu du siècle et D&D comme une bouse commerciale ». Mais non. Fort heureusement, l’article rappelle bien le lien de parenté direct entre PF et D&D et critique sans complaisance les ouvrages plus faibles de la gamme publiée par Paizo et Black Book. Une excellente surprise, un article utile, bien ficelé, sans parti pris. Ouf!

.

Les nouveautés

Vient ensuite l’imposante rubrique des critiques. Toujours assez bienveillantes, elles parlent de toutes les nouveautés des deux derniers mois. Cependant, elles n’hésitent pas à pointer du doigt certaines faiblesses des nouveaux jeux, ce qui évite de tomber dans le syndrome du « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil et tous les jeux ils sont supers ». On y découvre, entre autres, la 3e édition de Warhammer, Eclipse Phase (assorti d’une très intéressante interview de son auteur), Deadlands reloaded, Pendragon, Luchadores, Solipcity et j’en passe. A noter que Casus ose quitter le mainstream pour critiquer des jeux plus indie comme Annalise, Lacuna ou On Mighty Thews.

L’étagère du rôliste nous parle d’autres médias qui peuvent nous intéresser: jeux vidéos, séries télé, BD, romans, etc. Intéressant pour sortir un peu de sa bulle.

.

Les scénarios

Cette fois encore on est bien servis à ce niveau là. Six scénarios par numéro, voilà qui justifie l’achat du mag à lui tout seul… Cette fois nous avons droit à un scénario Pathfinder de Croc (qui fait suite à celui du numéro 1), l’Appel de Cthulhu de Tristan Lhomme (lui aussi la suite du scénario du numéro précédent), Deadlands Reloaded, Chroniques Oubliées (encore une suite), Luchadores de Julien Heylbroeck, Romain d’Huisser et Willy Favre  (rien que ça!) et les Ombres d’Esteren. Du beau monde, donc, à la plume.

.

Chroniques Oubliées

Vient ensuite la seconde partie des règles de Chroniques oubliées: système de jeu, règles optionnelles, nouvelles races, conseils aux MJ, voies de prestige, 6 nouvelles classes (dont le nécromancien et le barbare!) et de l’équipement.

.

Aides de jeu

La rubrique commence par le retour de l’auberge présentée dans le numéro 1 (Casus Belli semble bien jouer la carte des affaires à suivre). Cette fois l’article s’attache à faire de vos PJ les propriétaires des lieux. « Vous êtes dans une auberge… et c’est la vôtre ».

Vient ensuite l’article toujours très attendu de Jérôme « Brand » Larre. Cette fois il nous instruit sur la façon de rythmer une partie, et surtout de comment laisser les joueurs le faire. S’il est moins « eye-opening » que celui du numéro 1, il reste néanmoins d’excellente facture. Comme d’habitude, il ne se contente pas de donner des conseils, mais vient avec des solutions concrètes, de véritables trucs qu’on sent issus d’années de pratique et de réflexion. L’agréable surprise vient de l’article de la rubrique PJ-only qui nous aide à forger une personnalité à notre perso par l’ajout très simple d’une lubie. Si la dernière fois cette rubrique était bof-bof, cette fois, l’article est excellent. j’ai même hâte de tester le truc lorsque je rejouerai, dans 18d4+42 années, au mieux…

La dernière aide de jeu rappelle la bonne vielle rubrique « devine qui vient dîner ce soir » dont les lecteurs des anciens Casus se souviendront. On nous propose ici un démon végétal et ses caractéristiques pour Chroniques Oubliées. Oubliable…

.

Retro

Cette rubrique qui plaît aux plus vieux rôlistes, aux collectionneurs, à ceux qui s’intéressent à l’histoire de notre loisir débute par l’interview haute en couleurs de Michel Gaudo, auteur du mythique Maléfices. Si l’homme possède une ego quelque peu surdimensionné, ses réponses restent très intéressantes sur l’époque glorieuse du jdr français, quand les ventes de meilleurs jeux se comptaient en dizaines de milliers d’exemplaires. L’interview est suivie d’un portrait de famille de la gamme Maléfices. Elle m’a clairement donné envie de m’y plonger, mission accomplie, donc.

Viennent ensuite un retour sur l’adaptation du Seigneur des Anneaux au cinéma (dix ans déjà!) et des Pièges de Grimtooth, un ouvrage datant du début des années 80 et qui allait donner des cauchemars aux aventuriers des donjons. Car les pièges qu’il recèle comptent parmi les plus sadiques qu’on puisse imaginer. Je ne connaissais pas, mais là, j’ai envie d’en savoir plus…

.

Magazine

Nous arrivons dans les dernières pages pour découvrir l’interview de Pénélope Bagieu, célèbre grâce à son blog devenu BD. Casbé ne pouvait pas passer à côté de cette ancienne rôliste aujourd’hui sous les feux de la rampe. Interview fraîche et extrêmement sympathique d’une jeune fille étonnante.

Après une nouvelle féérique, Casus Belli continue son voyage au pays des jeux décalés en proposant un scénario pour Parsely. Ce jeu propose de renouer avec les aventures textuelles sur ordinateur. Si si, souvenez-vous, le mot PC n’exisait pas, pas plus que la souris ou les interfaces graphiques. j’en parlerai sans doute bientôt.

Casus belli #2 se termine par une page sur Venise, un consours, la preview du numéro 3 et l’indécrottable Kroc le Bô.

.

Alors, c’est bon ou pas?

Le retour de Casus Belli était un pari réussi. Le numéro 2 reste dans la même veine que le précédent et est donc hautement recommandable. Deux problèmes me titillent cependant: le côté « pro Pathfinder, anti D&D » ressenti dans les premières pages (cette sensations disparaît ensuite rapidement), et le fait que le numéro de janvier/février sorte mi-mars. Je trouve ça pas très pro. Mais c’est un détail, au fond, la qualité du mag valant bien cette peine…


Un an d’art de la table

Incroyable… J’avais tellement le nez dans le guidon ces derniers jours que j’en ai zappé l’anniversaire de l’art de la table… Hé oui, c’était le 7 mars 2011 que paraissait le premier article. Est-ce que j’espérais à cette époque que le blog tiendrait un an? Bien sûr! Est-ce que j’avais bon espoir d’attirer d’autres auteurs? Oh que oui! Est-ce que je doutais d’y arriver? Évidemment! Car c’est humain: on a toujours plein d’énergie et d’enthousiasme au lancement d’un projet, et puis on passe à autre chose, on se lasse, les articles s’espacent dans le temps et le blog devient finalement un de ces milliers de sites sans mise à jour depuis plusieurs mois… Mais nous avons tenu, nous sommes fiers de nous, et c’est promis, nous tiendrons au moins une année plus!

.

L’art de la table en chiffres
  • 3 auteurs, et nous avons bon espoir de recruter une quatrième plume bientôt.
  • 27 articles, soit un peu plus de deux par mois.
  • Les articles sont classés dans 13 catégories et tagués de 65 mots-clefs.
  • 33 commentaires, qui prouvent qu’au moins quelqu’un nous lit attentivement.
  • 39 personnes qui nous suivent sur Facebook.
  • 57 abonnés sur Twitter.
  • 13 personnes qui suivent le blog directement depuis WordPress.
  • Près de 4500 visites.
  • La France, la Suisse et puis seulement la Belgique sont nos gros pourvoyeurs de visiteurs.
  • Aujourd’hui nous tournons en moyenne entre 15 et 20 visites quotidiennes, mais un pic est observé après chaque publication
  • Le pic de visiteurs est de 124 en une seule journée, le 2 septembre dernier.
  • Les articles les plus populaires sont ceux dédiés au mind mapping et au concours des Démiurges.

.

Vos retours comptent

Pour nous, il n’y a rien de plus gratifiant qu’un commentaire ou un petit mot sur Facebook. Vos retours comptent beaucoup pour nous. D’ailleurs, si vous avez des attentes, si un type d’article vous passionne plus que d’autres, ou si vous voulez nous rejoindre, n’hésitez pas, contactez-nous.

.

A très vite!


Pour en finir définitivement avec les apartés

En 18 ans de jeu de rôle, s’il est une pratique que j’ai quasiment banni de mes tables, c’est bien l’aparté. Pourtant, quand j’ai la chance de pouvoir repasser de l’autre côté de l’écran, je constate qu’elle est toujours de mises dans pas mal de groupes. L’aparté fait-il partie de l’ADN du jeu de rôle? Est-ce un outil indispensable ou une mauvaise habitude? Voyons cela de plus près…

.

Définition

Pour bien démarrer, voici ce que j’entends par aparté: je parle ici d’un moment pendant la partie où le MJ prend un ou plusieurs joueurs à part et joue quelques temps avec eux tandis que le reste de la table attend son retour. J’ai déjà vu l’inverse, où presque toute la tablée est invitée à sortir de la pièce tandis que le MJ reste avec un seul joueur à la table.

.

Les avantages

Je ne jette pas le bébé avec l’eau du bain. J’ai bien conscience que les apartés apportent parfois à la partie, et qu’il peut s’agir d’un outil intéressant. Le MJ peut ainsi diviser l’information entre les joueurs et les forcer ainsi à collaborer plus encore. Il peut également créer des scènes cocasses où les joueurs croient différentes choses, ont une vision différent d’un même événement. Cependant, je crois surtout qu’il permet de flatter l’ego du joueur qui reste seul avec le MJ qui a droit à 100% de son attention, qui a le droit de jouer son personnage à fond et de développer son background. De tous les apartés dont j’ai été témoin, une majorité étaient à l’initiative du joueur qui désire se la jouer perso, en savoir plus que les autres, voire, horreur ultime, fomenter des coups bas contre ses compagnons. Et là moi je dis stop! Pour ça, il y a les jeux vidéo…

.

Les inconvénients

Nous y voilà. La colonne des « moins ».

Je pense que nous serons tous d’accord pour dire que le jeu de rôle est une activité de groupe. L’essence du jeu est que le groupe de personnages face corps contre les obstacles que le MJ place sur leur route. Ces obstacles pouvant être des énigmes, des enquêtes, des scènes de roleplay, des adversaires, etc. Ma vision des choses est bien claire: le jeu de rôle se joue en groupe, on se sert les coudes et on ne se tire pas dans les pattes. Je n’aime pas du tout qu’un joueur se lance dans un complot pour nuire à ses compagnons. Bien sûr, certains jeux encouragent les petits secrets et on pourrait penser qu’ils rendent le jeu perso indispensable. Je pense ici à Vampire, par exemple, ou aux petites magouilles entre PJ de princes démons ennemis à In Nomine Satanis. Et bien même dans ces jeux, je reste allergique au jeu perso. Il n’y a guère qu’à Paranoïa, où les objectifs divergents des divers personnages sont l’essence même du jeu, où je pourrais tolérer de telles pratiques. Tout cela pour dire que si on veut renforcer la cohésion du groupe, faire des apartés avec certains joueurs (en réalité, il s’agit bien souvent du même joueur en manque de spotlights) n’est sans doute pas une bonne option. Voilà pour un premier désavantage des apartés.

Pensez maintenant aux joueurs qui restent à la table pendant que vous emmenez Fabrice dans le hall pour lui faire jouer une scène perso. La première minute, ils vont discuter du scénario, peut-être faire le point ou lancer quelques idées. La deuxième minute, ils vont tenter de deviner ce que vous dites à Fabrice. La troisième minute sera dédiée aux blagues salaces sur ce que vous faites à Fabrice. Et le fou rire passé, ils discuteront du dernier épisode de Doctor Who avant de critiquer les performances des participants de The Voice avant de dériver vers leurs super plans pour le week-end. A ce moment ça ne fait que cinq minutes que vous avez quitté la pièce. Revenez dix minutes plus tard, et vous en retrouvez deux en train de jouer à FIFA 2012 sur votre PlayStation, un troisième au téléphone avec sa copine et les deux derniers qui débattent vertement pour décider une bonne fois pour toute si Végéta est plus fort que Songoku. Fabrice et vous revenez dans la pièce, toujours immergé à fond dans le scénario, et il vous faut de longues minutes pour rassembler tout le monde et les replonger dans l’histoire (« Attends, je mène 3-2 et il reste que trois minutes »)… Deuxième inconvénient, donc.

Un autre: le rythme est capital dans une partie de jeu de rôle. Je déteste les parties molles où rien ne se passe au moins autant que les apartés. Ces derniers sont un merveilleux outil pour casser le rythme. Et lorsqu’il est brisé, c’est excessivement difficile de le remettre en place. Non seulement vous devrez rappeler au groupe où ils en étaient, mais en plus vous devrez relancer une machine grippée…

apartéÇa ne s’arrête pas là. Je l’ai déjà mentionné, la plupart des apartés ont toujours lieu avec le même joueur qui désire être sous les lumières. Ce joueur est donc 100% du temps en compagnie du MJ, et les autres uniquement 75%. Injuste, non? Le groupe pourrait finir par vous en vouloir, par jalouser le petit privilégié. Leur implication pourrait en souffrir. Et pire, ils pourraient utiliser le temps pendant lequel vous les laissez seuls pour comploter contre votre chou-chou ou contre votre scénario. On a vu des campagnes, et des groupes, péricliter pour moins que ça…

.

Concluons

Vous l’aurez compris, à ma table, point d’aparté. Ou alors seulement quand cela est absolument nécessaire, et maximum deux minutes (avant l’allumage de la PlayStation). Les quelques rares avantages ne compensent pas les inconvénients de la technique, et je préfère grandement préserver l’immersion et le rythme plutôt que de laisser le plaisir à un joueur de prendre le pas sur le groupe. Reste que si une information doit être réservée à un joueur, un petit papier marche tout aussi bien. Et quand un personnage est seul lors d’une scène, rien n’empêche les autres de regarder, à condition qu’il n’influent pas sur son déroulement et qu’ils ne soufflent pas des idées au joueur qui est seul. Une petite piqûre de rappel suffit souvent à remettre les choses en place.

Je terminerai en disant que si votre groupe use des apartés et que cela fonctionne pour vous, alors surtout ne changez rien. Ce n’est pas parce que je n’aimerais pas être à votre table qu’elle est moins bonne qu’une autre. Chacun sa façon de jouer, et elles sont toutes valables…