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Les 10 commandements des combats vitaminés

tavern brawlC’est un problème fréquent dans les combats : on se concentre sur les règles, la technique prend le pas sur l’imaginaire, et la tension dramatique en souffre. Si nous avons déjà parlé de l’importance des enjeux dans un combat, d’autres astuces peuvent nous aider à rendre les affrontements plus stressants. Voici les 10 commandements du MJ pour dynamiser les bastons et rendre les choses plus excitantes. L’article est orienté D&D, mais vous pourriez en retirer quelque chose pour tous les jeux.

1 : les dés à la vue de tous tu lanceras

Les joueurs font quelques mauvais jets, quelques mauvais choix tactiques, et vous voilà obligé de tricher derrière votre écran pour ne pas massacrer tout le monde. OK, ça peut marcher une fois. Mais les joueurs, s’ils sont un tant soit peu attentifs, vont bien finir par se rendre compte que dès que les trois quarts des personnages n’ont plus qu’une poignée de points de vie, comme par magie les adversaires ratent beaucoup plus d’attaques.

La parade est simple: lancez les dés devant tout le monde. À chaque combat.

Quelques précautions. D’abord, informez vos joueurs que vous allez changer de façon de faire. Il ne faudrait pas qu’ils soient surpris. Expliquez-leur aussi pourquoi vous le faites, et les conséquences que ça pourrait avoir sur la longévité de leur personnage. Commencez par un combat plutôt facile pour éviter de prendre vos joueurs par surprise. En effet, s’ils se sentent en danger parce que vous ne pourrez plus tricher, il leur faudra être plus attentifs à leur tactique. Pour certains ce sera immédiat, pour d’autres il leur faudra un temps d’adaptation, alors autant commencer par un combat où leurs erreurs ne se payent pas cash. Mais ensuite, lâchez-vous. Vous vous rendrez compte que les joueurs seront soudainement très impliqués et victimes de sueurs froides quand vous saisirez votre d20 pour effectuer une attaque sur leur personnage qui n’a plus que 10 points de vie.

2 : Vite, tu joueras

Image associéeC’est un combat. Une scène d’action. On s’échange des coups d’épée, les boules de feu explosent, les lances se brisent sur les boucliers, les cris retentissent, on souffre, on est bourré d’adrénaline, on veut la peau de son adversaire… Mais souvent le combat est aussi vif qu’un tour de jeu au Monopoly. On réfléchit 30 secondes pour savoir comment chaque orc va se déplacer, on bouge les figurines en comptant méticuleusement pour éviter de se tromper, et puis on passe à la phase d’attaque.

Stop, arrêtez ! C’est un combat qu’on vous dit.  Jouez vite ! Tant pis si votre orc ne fait pas le choix tactique le plus adéquat, tant pis s’il a bougé de cinq cases au lieu de six (ou même sept, et si un joueur vous le reproche, dites-lui qu’on s’en fout et tapez sur son perso en premier), tant pis si votre motif hypnotique n’englobe que trois adversaires alors qu’il y avait moyen d’en choper quatre. Après tout, vous imaginez le magicien avec sa chaîne d’arpenteur qui mesure au centimètre près pour s’assurer que son sort est placé de manière optimale ? Faut que ça gicle, quoi, allez, hop hop hop et au suivant.

3 : Vite, tes joueurs joueront

Corolaire au point précédent, exigez de vos joueurs qu’ils jouent vite. Certains sont eux aussi particulièrement méticuleux. Poussez-les pour qu’ils accélèrent. La première chose à leur inculquer c’est qu’ils réfléchissent à leurs options pendant le tour des autres. S’ils veulent lancer un sort ou utiliser une capacité, qu’ils vérifient leur feuille de perso, passent leurs options en revue et compulsent le bouquin de règles pendant que les autres jouent. Certains MJ utilisent un sablier ou comptent tout haut pour forcer les joueurs à agir vite. Pourquoi pas ? Certains joueurs vont trouver ça abusif, à vous de voir ce qui peut fonctionner sans ruiner la bonne ambiance à table. Et puis ne soyez pas un emmerdeur : ne chicanez pas pour un mètre de déplacement…

4 : Avec panache tu agiras

On compte les cases de déplacements et on annonce platement « 3 gobelins attaquent Agarorn, 2 attaquent Pinpipin, et Robomir et Drofon subissent chacun une attaque ». Putain, on s’emmeeeeeerde ! Allez, quoi, un petit effort ! Ça vous coûte quoi que des gobelins prennent de l’élan, s’accrochent à des branches basses et passent au-dessus de la tête de Robomir et Drofon pour complètement encercler Agarorn ? Faites-leur faire un test d’acrobatie (devant tout le monde). Ceux qui réussissent vont faire flipper le joueur d’Agarorn, ceux qui se vautrent sont parfaitement dans le ton des gobelins : impétueux, vicieux, mais un peu maladroits et drôles.

Ici aussi ça marche dans les deux sens, mais ça fonctionne en général tout seul : si vous faites des actions comme ça avec vos PNJ, vos joueurs se sentent encouragés eux aussi à se la jouer cinématique. Tout bénèf pour tout le monde… Sauf que ça ne marque que si vous appliquez le point 5 (et ça tombe bien, c’est le suivant).

5 : Au décor de l’attention tu apporteras

Pour que les gobelins s’accrochent aux branches, il faut des branches. C’est con, mais si votre décor ne comprend aucun élément intéressant, comment voulez-vous vous en servir ? Et comment voulez-vous que les joueurs se les approprient à leur tour ? Même une forêt ça se décrit : il y a des grands arbres, des petits, des ruisseaux, des flaques de boue, des zones bourrées de champignons qui dégagent des spores toxiques, une liane chasseresse qui n’attend qu’un malchanceux pour le choper à la gorge, un ancien dolmen instable, etc. Certains endroits rendent les déplacements difficiles. D’autres permettent d’obtenir un avantage. Un bon décor offre des possibilités à tout le monde de rendre la scène plus épique. Il permet d’éviter la routine « jet d’attaque, jet de dégâts, au suivant » tellement chiante autour d’une table. Imaginez : le magicien contrôle le champ de bataille en forçant les ennemis à traverser le ruisseau ou à s’embourber, c’est bien plus intéressant qu’un projectile magique, non ?

Le décor c’est aussi la luminosité, la pluie, le vent, un son étrange, un détail épique, une odeur (dés)agréable, etc.

N’hésitez pas à chercher une image ou l’autre sur Google ou Pinterest pour vous inspirer. Imaginez le bordel d’un combat dans la forêt ci-dessous. Plus intéressant qu’une zone vide, non ?

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6 : Les risques, tu récompenseras

Vous avez fait bondir vos gobelins et vos joueurs prennent la balle au bond et fond des actions héroïques. Génial ! Alors surtout, surtout, ne leur coupez pas l’herbe sous le pied. Récompensez-les. Le roublard réussit son jet d’acrobatie pour s’accrocher au lustre et retomber juste devant Zara la borgne ? Génial, il pourra l’attaquer avec l’avantage. Il a échoué ? Boum, il tombe face contre la table (ne soyez pas mesquin en imposant des dommages de chute). Soyez fair-play : le test d’acrobatie, donnez-lui une difficulté de 10 ou 12, Le joueur saura qu’il a  beaucoup de chances d’y arriver. Annoncez les conséquences avant le jet « si tu réussis tu auras l’avantage, sinon c’est elle qui l’aura ». 75% de chances d’avoir l’avantage à sa prochaine attaque contre sa Némésis, n’importe quel joueur qui vient à la table pour vivre le grand frisson devrait accepter. Sinon, tapez sur son perso en priorité, ça le fera frissonner quand même…

Les règles de l’avantage et de l’inspiration sont des outils parfaits, malheureusement trop peu utilisés, pour récompenser les joueurs qui osent. Si vous trouvez que ce n’est pas réaliste, que ça favorise les joueurs, c’est que vous pensez à l’envers. D’abord, sérieusement, vous croyez que les combats dans D&D sont réalistes ? Jamais de la vie ! Les règles sont un outil pour que tout le monde s’amuse et vive des histoires héroïques. Un grand sage a dit un jour : les règles sont là pour qu’on fasse semblant d’être des elfes et que ça paraisse cool. Et puis ça favorise les joueurs ? Peut-être. Mais d’abord, vos PNJ aussi peuvent gagner des avantages grâce à des actions osées. Ensuite, si vos joueurs sont avantagés, le combat sera plus vite terminé, et vous pourrez passer à autre chose plus rapidement. Il vaut mieux deux combats courts et épiques qu’un seul où est excité comme pendant un épisode de Derrick. Et puis, voyez le point suivant…

7 : Des coups tordus tu joueras

Vous connaissez Dungeon World ? Si ce n’est pas le cas, vous devriez. Les jeux Powered by the apocalypse, même si vous n’y jouez pas, sont une mine immense de trucs pour les MJ des jeux plus traditionnels. Bref, dans Dungeon World, le MJ peut faire des actions clémentes et des actions méchantes (le terme hard move en anglais est peut-être plus parlant). Le MJ joue une action méchante quand les joueurs lui donnent une opportunité en or ou quand ils ratent complètement un jet. Rien n’empêche de faire pareil à votre table. Ici aussi les joueurs vous donnent parfois des opportunités à saisir. On a tous l’exemple en tête du groupe qui est bien aligné face à un magicien avec un sort d’éclair. Mais on peut en trouver des dizaines d’exemples. Lors de vos combats, saisissez ces opportunités pour faire mal aux joueurs. Dans un combat, chaque choix stupide doit être suivi d’une réponse violente. Le mot important ici est « stupide ». Il ne faut y aller franchement que si ça paraît évident et vraisemblable.

Et puis il y a tous ces jets de dé. Chaque gros raté à un jet de compétence peut être suivi d’une réponse plus méchante que d’habitude. Le barde rate son jet de perception en faisant 1 sur son dé ? Non seulement il ne repère pas les adversaires cachés, mais surtout, il y a des adversaires cachés (alors qu’à la base vous prévoyiez simplement de dire qu’il n’y avait rien à repérer dans ce coin sombre). Le guerrier tente de contourner le camp des gnolls en passant par les arbres mais il foire complètement son jet d’escalade ? Non seulement il tombe, mais en plus il tombe au beau milieu du camp, directement encerclé par des adversaires en nombre.

Et voilà, avec une ou deux actions méchantes dans votre combat, vous avez un truc épique, surprenant, dangereux, trépident. N’abusez pas cependant. Mettez les personnages dans la merde pour qu’ils puissent s’en sortir avec classe. Ne les tuez pas par plaisir. Et si votre combat est déjà excitant sans ça, inutile d’en rajouter. Les actions méchantes sont utiles quand la partie est un peu plate et que vous avez l’impression qu’elle manque un peu de piment.

8 : Tes monstres tu prépareras

Chaque adversaire a un score d’intelligence et de sagesse. Outre leur aspect technique, ils sont aussi des indices sur la manière de les jouer en combat. Votre dragon, avec ses scores de 18 et 15, choisira toujours la meilleure option, sera assez sage pour ne pas prendre de risques inutiles et pourra envisager un repli stratégique (le fait que son souffle ne se recharge que lentement, il le sait. Alors pourquoi ne pas filer dans les nuages une petite minute le temps que ça revienne ?) Du coup, vous pouvez faire une petite entorse au point 2 et prendre un peu plus de temps pour bien jouer votre dragon. À l’inverse, votre horde de gnolls avec des scores de 6 et 10 sera brutale, violente, mais ne prendra pas le temps de juger de la situation. Les gnolls fonceront tête baissée et ne comprendront leur erreur que trop tard. Avec des scores pareils, à moins d’être menés par un leader un peu plus futé, les gnolls ne feront pas de tactique alambiquée pour aller tuer le magicien ou le prêtre d’abord. Ce sont des sauvages sanguinaires, ils veulent tuer vite, et donc choisissent l’adversaire le plus proche. Ils compensent leur manque d’intelligence par leur nombre et leur férocité. Un combat contre des gnolls n’est pas un combat contre des gobelins ou des hobgobelins. S’il y a tant de monstres dans le bestiaire, c’est que ça sert à quelque chose…

Résultat de recherche d'images pour "wererat"Il y a aussi le texte que les auteurs qui ont écrit le bestiaire aimeraient que vous lisiez. C’est aussi forcément utile, sinon on n’aurait mis que les caractéristiques techniques. J’en prends un au hasard dans le bestiaire de Héros & Dragons et je lis que « les rats-garous vivent en communauté sous certaines grandes cités […]. Plus faibles que les autres lycanthropes, plus peureux aussi, ils évitent autant que possible toute confrontation avec les habitants de la surface. Discrets et rusés, […] ils n’hésitent pas à se débarrasser d’un des leurs s’il leur semble mettre le groupe en péril. » Vous avez là plein d’indices (les mots en gras) pour guider votre manière de mener un combat contre des rats-garous. Il y a peu de chances d’en rencontrer un seul. Ils seront forcément cachés et tenteront de fuir. S’ils sont obligés de se battre, ils ne fonceront pas dans le tas mais feront des coups fourrés. Et le sacrifice d’un des leurs pour fuir est une bonne fin pour cette scène de combat humide et malodorante.

Bien sûr il ne faut pas négliger les capacités techniques du monstre. Prenons l’emblématique gobelin. Il a une seule capacité qui lui permet de se désengager ou de se cacher pour une action bonus à chaque tour. Si vous avez un roublard de niveau 2 ou plus dans votre groupe, vous avez constaté qu’il utilise sa capacité de ruse, similaire à celle du gobelin, dès qu’il le peut. Et vous croyez que les gobelins vont s’en priver ? Les gobelins vont se déplacer tout le temps, attaquer, se désengager, se planquer, tourner autour des ennemis, fuir, revenir, etc. Cette capacité unique est ce qui va guider votre manière de mener le combat. C’est un atout majeur de D&D 5 dont beaucoup de monstres ont une capacité unique qui vous permet de typer un combat. D’autres exemples ? Les hobgobelins et les kobolds attaqueront toujours à plusieurs sur une même cible, le minotaure fera en sorte d’être capable de charger, un groupe d’orcs fonce le plus vite possible au contact, les sahuagins s’acharnent sur les blessés, un ettercap attaquera depuis le plafond, etc.

9 : Un timer tu utiliseras

Le fameux compte à rebours. Un nombre de rounds après lequel quelque chose va se passer. Les monstres vont obtenir du renfort. Ou, au contraire, ils vont fuir. Le piège va se déclencher. La lumière va s’éteindre. L’air viendra à  manquer. la porte qui retient le monstre trop puissant pour les PJ va céder. Bref, on en parle plus longuement dans l’article sur Index Card RPG, alors rendez-vous là-bas. Point important : mettez ce timer à la vue de tous les joueurs !

10 : Les dégâts moyens tu utiliseras

Tous les monstres de D&D5 ont un score moyen de dégâts pour leurs attaques. Ce n’est pas (non plus) pour décorer. Dans la perspective de jouer vite, c’est un outil intéressant. Quelques arguments pour aller à l’encontre de la phrase qui commence par « oui mais » qui vient de vous traverser l’esprit:

Tout le monde s’en fout. Les joueurs aiment bien avoir un peu de variété dans leurs dégâts, mais ils s’en foutent de savoir si votre monstre a fait beaucoup ou peu sur son jet de dégâts. De toute façon statistiquement tout va plus ou moins s’égaliser au fil des rounds.

C’est plus rapide. En tant que MJ, vous avez assez de choses à faire (notamment appliquer les neuf commandements qui précèdent). Faire l’économie des jets de dégâts (ça peut faire beaucoup de jets) est un cadeau que vous fait D&D 5. Qui refuse un cadeau ?

C’est moins dangereux à bas niveau. Voici le grand retour du gobelin, souvent utilisé contre des persos de niveau 1. Dégâts 5 (1d6+2). Avec les 5 dégâts moyens, tous les persos niveau 1 survivent. Avec un peu de bol au dé, vous faites 8. Bravo, vous venez de tuer le magicien du premier coup…

Ça rend les critiques plus sympas. Si quand vous obtenez un critique vous lancez les dés, ça rend chacun de ces coups bien plus stressants. Lancez simplement le dé mentionné et ajoutez la moyenne, ça vous évitera de couper quelqu’un en deux tout en gardant le stress du critique. Pour le gobelin, 1d6+5 plutôt que 2d6+2 par exemple.

C’est la règle. Argument marteau pour les psychorigides des règles : c’est le score moyen qui est donné et les dés qui sont entre parenthèses. La règle de base, c’est donc le score moyen.

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Et vous, avez-vous des techniques pour vitaminer vos batailles ? Partagez !


Bilan ludique de 2013

Mince, il est déjà temps de faire le bilan de 2013 ! Quelles sorties ont marqué l’année ? Quels en furent les événements marquants ? Voyons ça de plus près…

L’hiver

Dungeon WorldLa première importante sortie de l’année est certainement Dungeon World, chez Narrativistes Editions. Cette très belle boîte qui regorge de matos nous plonge dans l’adaptation de l’ancêtre D&D à la sauce Apocalypse World. Sans conteste une belle réussite, tant au niveau du contenu que du contenant. Bien entendu, puisque le jeu est « powered by the apocalypse », il reste déconcertant pour les vieux briscards qui jouent au jdr de la même façon depuis 30 ans. Mais comme son grand frère AW, il offre une nouvelle façon d’envisager le jeu. Rien que pour vous faire avancer dans votre expérience de MJ, sa lecture, et sa pratique, sont indispensables.

Le début d’année nous offrait également la nouvelle édition de Fading Suns, traduite par le 7e Cercle. En tout cas sa première moitié, sous la forme du Guide des Joueurs. Près de 12 mois plus tard, nous attendons encore le guide du maître… Rien de neuf, finalement, ni dans l’univers, ni dans le système de jeu, par rapport à l’édition publiée par Multisim à l’époque. Il paraît que les plus grandes avancées sont dans le guide du maître. On demande à voir…

Ecran TengaDans le genre « bien joué mais un peu tard », nous avons l’écran Tenga et son gros livret. D’une qualité rare, le supplément fait tout à fait honneur au jeu et on reconnait aisément la grande classe de Jérôme Larré. Hélas, l’écran ne bénéficie plus du buzz créé par le jeu. Dommage.

WastbrugToujours en hiver, nous avons vu débarquer Wastburg, de Philippe Fenot, Cédric Ferrand et Tristan Lhomme. Trois noms qui vous évoqueront sans doute quelque chose si vous vous intéressez aux plumes qui se cachent derrière les jeux français de ces 30 dernières années. Le jeu nous propose une cité originale, au carrefour de plusieurs influences, dans laquelle vous incarnez les gardoches, les gardes de la ville chargés de la police. Le fantastique est léger, et on pourrait presque parler d’un COPS avec une épée et un bouclier, dans lequel la vie du garde, ses emmerdes et les embrouilles dans lesquelles il est mouillé sont aussi importantes que les enquêtes. Servi avec un système de jeu tout à fait adéquat, Wastburg est sans conteste une grande réussite de 2013. Son supplément Gardoches partout, justice nulle part, sorti en été, est lui aussi irréprochable.

Le printemps

L'empire d'émeraudeEn même temps que les cerisiers du Japon fleurissaient sortaient deux suppléments importants pour le Livre des 5 Anneaux. Le premier, l’Empire d’Émeraude, est publié par Edge. Il détaille de nombreuses régions de Rokugan. Il est donc indispensable à tout qui voudrait s’immerger dans l’univers de L5A. le second Sunda Mizu Mura est le fruit du travail de la l’association La Voix de Rokugan qui regroupe des passionnés. On pourrait se dire qu’il s’agit d’un supplément amateur. Sauf que la qualité est au rendez-vous. Le supplément décrit la cité commerciale du Clan du Crabe.

En mai sortaient FATE et son petit frère FATE Accelerated. Nous avions ainsi enfin à notre disposition cet excellent système de jeu, passé sous licence OGL. Pour rappel, Fate est un peu le père des systèmes à aspects, ces mots ou phrases clefs qui permettent de caractériser un personnage et de remplacer les compétences. Aspects que l’on retrouve dans Cheap Tales, par exemple.

Cobra jdrTerminons le printemps avec Cobra, le jeu qui a provoqué un frisson dans l’échine de tous les trentenaires qui regardaient la série animée sur Antenne 2… Si on peut ne pas être totalement convaincu par le jeu, on se doit de respecter la motivation des éditions Pulp Fever qui ont mené ce projet à bien avec le soutien du mangaka Buichi Terasawa. Cobra reste une sortie importante de 2013.

L’été

Star Wars Edge of the empireJuillet est traditionnellement plus calme. Pas cette année, puisqu’on y trouve 3 sorties notoires: L’Aventure perdue d’Arsène Lupin (XII Singes), Oltrée (John Doe) et Edge of the Empire (Fantasy Flight Games). Le premier est la nouvelle aventure Clé en Main de l’éditeur après 2012, Asgard ou Solipcity (entre autres). Il met les joueurs dans la peau de malfrats réunis par le célèbre gentleman cambrioleur pour l’aider dans sa quête. Oltrée est la dernière production de John Grumph, qu’on ne présente plus. Il y propose un hommage à D&D qui se veut dans le mouvement de la Old School Renaissance et une manière de jouer efficacement au format bac à sable. Comme il commence à nous y habituer, LG rend là un travail remarquable. Le dernier est le retour d’une petite licence anonyme dans le JdR, j’ai nommé Star Wars. FFG a cependant pris l’univers de George Lucas par un bout bien spécifique et nous propose de jouer ces brigands, ces vauriens qui écument la bordure extérieure en faisant fi de l’empire ou même de la guerre civile contre l’Alliance Rebelle. En gros, oubliez un peu Luke Skywalker et voyons ce que ça donne de jouer Han Solo avant qu’il ait la malchance de tomber sur Obi-Wan Kenobi à Mos Esley…

Pour noter quelque chose en août, il faut s’arrêter sur Numenéra, le nouveau jeu de Monte Cook, l’homme qui était autrefois très impliqué dans le développement de D&D. Après le buzz de l’annonce de sa sortie, ça s’est vite calmé. Au point qu’on semble déjà l’avoir oublié aujourd’hui…

13th ageEt puisque nous parlons d’anciens de D&D, impossible de passer sous silence 13th Age, le jeu de Jonathan Tweet et Rob Einsoo. Le premier avait conçu D&D 3, et le second la quatrième édition. Ensemble ils ont fait un mix des bonnes idées des deux moutures et ajouté leur grain de sel pour créer 13th Age, jeu qu’ils appellent leur « lettre d’amour à D&D ». Le 7e Cercle traduira prochainement le jeu, nous en reparlerons donc sans doute…

L’automne

RyuutamaEntamons l’automne avec l’incontournable Ryuutama. Le jeu est issu d’une souscription lancée par Jérôme Larré. il fût finalement financé à 700%. Ryuutama est le premier jeu japonais traduit en français, et aussi la première sortie pour le nouvel éditeur Lapin Marteau. Le jeu se veut didactique, une façon simple d’attirer les plus jeunes vers le rôle de MJ. Les joueurs y incarnent des Voyageurs qui, au fil de leur pérégrinations, vivent des aventures qui ont toujours ce côté bon enfant, positif qu’on retrouve dans un partie de la culture japonaise (jeux vidéos, mangas). À noter la présence d’un personnage pour le MJ qui n’était pas sans me rappeler le Maître du dessin animé Donjons & Dragons de mon enfance. Une bien belle réussite qui, espérons-le, met Lapin Marteau sur la voie du succès.

Bloodlust ! Évidemment, la sortie de l’écran de Bloodlust Métal et son imposant supplément (ou bien serait-ce l’inverse?) est incontestablement un événement. Y sont traités le statut des porteurs selon le peuple, les grandes zones de conflit, la Fusion du porteur avec son arme et le combat de masse. On y trouve également un scénario. de quoi patienter jusqu’à la campagne et les secrets…

Les 4 de baker streetTerminons l’année avec la sortie des Quatre de Baker Street aux éditions Vents d’Ouest. Oui, vous avez bien lu, il s’agit d’un important éditeur de bande dessinée. C’est pour ça que le jeu se retrouve dans cette évocation de l’année. Il est rare de voir un ouvrage de jeu de rôle dans autre chose qu’une boutique spécialisée. Or, les Quatre est disponible partout où vous trouvez des BD, puisque plus qu’un jeu, la boîte est un supplément collector pour les amateurs de la série. Le genre de passerelle qui ne peut que faire du bien au jeu de rôle, toujours cantonné à son univers de geek.

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Allez zou, je vous souhaite de bonnes fêtes, il paraît que ça se fait, et je vous donne rendez-vous en 2014. Et puis n’hésitez pas à commenter: ai-je manqué une sortie importante ? Avez-vous joué à un des jeux ci-dessus ? Et qu’attendez-vous pour l’année prochaine ?