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Aventures cannoises

FIJ CannesParfois les choses s’enchaînent de manière imprévue. Vous vous lancez un défi à vous-même, vous participez au Démiurges en Herbe, vous gagnez, et six mois plus tard vous vous retrouvez au stand jeu de rôle au Festival International des Jeux de Cannes en compagnie d’auteurs confirmés pour présenter votre jeu. Cette escapade à plus de 1000 kilomètres de chez moi valait bien un billet sur l’art de la table…

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Le festival
Une myriade de pousseurs de pions

Une myriade de pousseurs de pions

C’est juste énorme. Ce gigantesque espace de 30000 m² est 100% dédié au jeu sous toutes ses formes: jeux de société, wargame, jeux de carte, jeux vidéos, jeux de rôle, jouets, tout y passe. C’est tellement grand que je m’y suis perdu plus d’une fois (j’ai bien cru être définitivement égaré et être forcé de faire un appel au micro samedi après-midi). La grosse partie « jeux vidéos » est le paradis du geek aux mains usées par la wiimote, la manette de la PS3 ou la souris du PC. On peut y participer à des LAN parties, on peut observer sur grand écran, comme au cinéma, des combats virtuels en direct (là c’est vraiment dingue de voir 200 personnes regarder un combat de Street Fighter comme s’ils regardaient la finale de Roland Garros), on peut essayer les nouveaux titres.

Dungeon Twister

Démos de Dungeon Twister

La partie « jeux de société » est quant à elle envahie par une population bigarrée: du jouer invétéré au casual gamer en passant par la famille avec papy, mamy et les petits-enfants. Ici aussi on peut jouer, essayer les nouveautés ou découvrir de grands classiques. L’espace Asmodee est proprement impressionnant avec ses dizaines de table, ses animateurs omniprésents, ses jeux très variés. On en vient à espérer que l’éditeur revienne au jeu de rôle et déploie autant de moyens pour notre loisir. À noter qu’on pouvait y croiser Croc (je ne vous le présente pas), Christophe Boellinger (Dungeon Twister) et d’autres auteurs renommés.

FIJ Asmodee

Une partie de l’espace Asmodee

De nombreux tournois sont également organisés. Outre le jeu de rôle, dont je parlerai plus tard, des compétitions opposaient les spécialistes du Scrabble, des échecs, des dames, du go, des wargames, de Yu-Gi-Oh, de Confrontation et même du tarot, de la belote ou du rami. C’était d’ailleurs très drôle de voir se côtoyer cette bande de dégénérés de rôlistes et les ainés, bien sous tous rapports, venus taper la carte…

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Le jeu de rôle
Jeu de rôle famille

Le jeu de rôle EST une activité familiale !

L’espace dédié au jdr, c’est un stand où peuvent se placer une trentaine de personnes et deux tables pour les parties de démonstration ou d’initiation. À cela s’ajoutent les nombreuses tables disponibles dans l’espace tournoi. On pouvait y rencontrer pas mal d’auteurs ou d’illustrateurs de jeu: Jérôme « Brand » Larre (Tenga, Guts, Ryuutama, etc.), Eilléa Ticemon (mâle et femelle), le couple à la ville et à l’écran responsable de Manga No Densetsu et de Rest Is Prohibited, Olivier « Akae » Sanfilippo, illustrateur sur les Ombres d’Esteren, Devastra et Tenga, les deux Jérôme du Grog, j’en passe et j’en oublie.

Le passage sur le stand était important, et entre les discussions plus qu’intéressantes avec les pros, il fallait fréquemment présenter le jeu de rôle, le concours des Démiurges et bien sûr nos jeux afin d’en faire la promotion et, surtout, d’attirer des joueurs pour des parties de démo ou du tournoi du soir. Le tout dans une ambiance très décontractée, sous la houlette d’une organisation qu’il me faut encore une fois remercier chaleureusement.

FIJ Dédicaces

Ça dédicaçait ferme sur le stand jeu de rôle…

Le soir venait le moment du « tournoi de jeu de rôle », un concept qui m’était totalement inconnu, puisque différencier le bon rôliste du mauvais rôliste, ça nous ramène à ces bons vieux chasseurs. Le concept, finalement, tient la route. Une fois les tables lancées (16 le vendredi, 21 le samedi, et encore une flopée le dimanche), des jurés circulent dans la salle, observant MJ et joueurs pour les noter sur leur implication, leur interprétation du personnage, etc. les MJ notent également les joueurs de leur table, et les joueurs notent le MJ à leur tour. J’ai quand même le sentiment que puisque l’inscription est payante, les joueurs présents étaient là pour jouer et rien d’autre, et que leur implication et leur « sérieux » ne faisaient aucun doute. Qui payerait 8 euros pour venir ruiner le plaisir des autres joueurs à sa table?

Loups-garous de Thiercelieux

Une partie de Loups-garous de Thiercelieux

L’organisation passait avec café, thé, eau et petits gâteaux pendant les parties. Et puis le bar était disponible. Note faiblarde pour ce dernier, puisque perso faire 1000km pour boire de la Stella, je trouve ça décevant…

En parlant de déception, parlons de la présence des éditeurs. Si on pouvait retrouver un très beau stand Sans-Détours / Ludikbazar, il était bien seul… On pouvait découvrir les Ludopathes sur le stand Ulule, le 7e Cercle sur le stand d’une boutique niçoise dans la partie jeux de plateau, et c’est à peu près tout. Où sont les John Doe, les XII Singes, les BlackBook, les Écuries d’Augias, et les autres « petits »? J’ai bien conscience du coût d’une telle présence, mais il y avait certainement moyen de s’organiser pour un stand commun. Le monde du jeu de rôle français serait-il si concurrentiel et bouffé par des querelles de clocher? et que dire du stand Casus Belli, pour qui l’organisation s’est battue, et qui est resté désespérément vide tout le week-end? Le FIJ de Cannes est le dernier événement vraiment majeur du jeu de rôle en France. C’est loin de Paris, mais au lieu de se morfondre et de regretter la disparition du Monde du Jeu, pourquoi ne pas se bouger un peu pour faire vivre le loisir?

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Etienne à Cannes

D’un point de vue personnel, ce week-end à Cannes n’était rien moins que formidable. J’ai pu constater que mon jeu (Shame, Inc.) y éveillait la curiosité, oserais-je dire l’enthousiasme. J’ai pu y jouer trois parties. Les 17 joueurs sont repartis enchantés, prêts à parler du jeu autour d’eux, et même d’y faire jouer rapidement. Deux d’entre eux m’ont même demandé où ils pouvaient l’acheter… Depuis dix jours, les retours sur Facebook et par e-mail mettent à mal mon humilité légendaire et me donnent surtout le coup de pied au cul nécessaire pour développer le jeu et l’amener vers une forme éditable. Évidemment, sur la longue et tortueuse route qui mène à l’édition de Shame, Inc., ce week-end n’était qu’un pas, mais les conseils des pros et les mines réjouies des joueurs seront d’une aide précieuse. Et si d’aventure le jeu ne reste qu’un PDF sur internet, ce week-end cannois restera tout de même dans les meilleurs moment de ma misérable vie de rôliste…

Shame inc

Une partie de Shame, Inc.


Casus Belli #2

Casus Belli 2C’était début décembre. Je tenais entre mes petits doigts fébriles le numéro 1 de la nouvelle mouture de Casus. Cette renaissance a suscité l’engouement, les boutiques parisiennes étant régulièrement en rupture de stock. Ici en Belgique, les deux boutiques auxquelles j’en ai parlé m’ont dit en avoir vendu plus de cinquante exemplaires chacune. Black Book Editions semblaient très contents des chiffres. Reste maintenant à durer. Première épreuve: le numéro 2. Voyons donc de quoi il retourne…

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Le courrier des lecteurs

Bonne surprise que de voir apparaître cette rubrique. Sans langue de bois, on y répond à un message très argumenté qui questionne la pertinence du choix de Chroniques Oubliées comme système générique. Casus Belli semble bien conscient que ce choix ne peut pas plaire à tout le monde, et tente de justifier son choix. Je fais partie de ceux qui n’utiliseront jamais Chroniques Oubliées, mais sans peut-il servir de porte d’entrée dans le jdr, pourquoi pas?

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Actualités

C’est très complet, ça touche à tous les domaines connexes au jdr, ça parle de tout ce qu’il faut savoir. Le plus, c’est la preview de GUTS, duquel je suis déjà fan avant sa sortie. On y touche même, mais de loin, aux sorties US. Et puis la petite histoire de Paizo Publishing, l’éditeur de Pathfinder. C’est un sujet très intéressant, mais qui pèche de nouveau par son aspect « Paizo c’est des génies philanthropes et Wizards of the C0ast c’est le vilain Satan ». De nombreux détails laissent filtrer le parti pris de l’auteur, qui reflète forcément celui de Black Book, éditeur, rappelons-le, de la version française de Pathfinder. J’estime ici que Didier Guisérix (le rédac’chef) n’aurait pas du laisser l’article publié en l’état. Il nuit à la crédibilité du magazine dans sa totalité. Si on ajoute quelques touches du même acabit dans les autre news, la coupe est pleine. Il est temps que ça s’arrête…

Heureusement, la suite nous réconcilie rapidement avec le magazine. En effet, c’est un portrait de famille de Pathfinder qui suit. Et là, j’avais très peur. « Mon dieu, ils vont encore faire passer Pathfinder comme le jeu du siècle et D&D comme une bouse commerciale ». Mais non. Fort heureusement, l’article rappelle bien le lien de parenté direct entre PF et D&D et critique sans complaisance les ouvrages plus faibles de la gamme publiée par Paizo et Black Book. Une excellente surprise, un article utile, bien ficelé, sans parti pris. Ouf!

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Les nouveautés

Vient ensuite l’imposante rubrique des critiques. Toujours assez bienveillantes, elles parlent de toutes les nouveautés des deux derniers mois. Cependant, elles n’hésitent pas à pointer du doigt certaines faiblesses des nouveaux jeux, ce qui évite de tomber dans le syndrome du « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil et tous les jeux ils sont supers ». On y découvre, entre autres, la 3e édition de Warhammer, Eclipse Phase (assorti d’une très intéressante interview de son auteur), Deadlands reloaded, Pendragon, Luchadores, Solipcity et j’en passe. A noter que Casus ose quitter le mainstream pour critiquer des jeux plus indie comme Annalise, Lacuna ou On Mighty Thews.

L’étagère du rôliste nous parle d’autres médias qui peuvent nous intéresser: jeux vidéos, séries télé, BD, romans, etc. Intéressant pour sortir un peu de sa bulle.

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Les scénarios

Cette fois encore on est bien servis à ce niveau là. Six scénarios par numéro, voilà qui justifie l’achat du mag à lui tout seul… Cette fois nous avons droit à un scénario Pathfinder de Croc (qui fait suite à celui du numéro 1), l’Appel de Cthulhu de Tristan Lhomme (lui aussi la suite du scénario du numéro précédent), Deadlands Reloaded, Chroniques Oubliées (encore une suite), Luchadores de Julien Heylbroeck, Romain d’Huisser et Willy Favre  (rien que ça!) et les Ombres d’Esteren. Du beau monde, donc, à la plume.

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Chroniques Oubliées

Vient ensuite la seconde partie des règles de Chroniques oubliées: système de jeu, règles optionnelles, nouvelles races, conseils aux MJ, voies de prestige, 6 nouvelles classes (dont le nécromancien et le barbare!) et de l’équipement.

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Aides de jeu

La rubrique commence par le retour de l’auberge présentée dans le numéro 1 (Casus Belli semble bien jouer la carte des affaires à suivre). Cette fois l’article s’attache à faire de vos PJ les propriétaires des lieux. « Vous êtes dans une auberge… et c’est la vôtre ».

Vient ensuite l’article toujours très attendu de Jérôme « Brand » Larre. Cette fois il nous instruit sur la façon de rythmer une partie, et surtout de comment laisser les joueurs le faire. S’il est moins « eye-opening » que celui du numéro 1, il reste néanmoins d’excellente facture. Comme d’habitude, il ne se contente pas de donner des conseils, mais vient avec des solutions concrètes, de véritables trucs qu’on sent issus d’années de pratique et de réflexion. L’agréable surprise vient de l’article de la rubrique PJ-only qui nous aide à forger une personnalité à notre perso par l’ajout très simple d’une lubie. Si la dernière fois cette rubrique était bof-bof, cette fois, l’article est excellent. j’ai même hâte de tester le truc lorsque je rejouerai, dans 18d4+42 années, au mieux…

La dernière aide de jeu rappelle la bonne vielle rubrique « devine qui vient dîner ce soir » dont les lecteurs des anciens Casus se souviendront. On nous propose ici un démon végétal et ses caractéristiques pour Chroniques Oubliées. Oubliable…

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Retro

Cette rubrique qui plaît aux plus vieux rôlistes, aux collectionneurs, à ceux qui s’intéressent à l’histoire de notre loisir débute par l’interview haute en couleurs de Michel Gaudo, auteur du mythique Maléfices. Si l’homme possède une ego quelque peu surdimensionné, ses réponses restent très intéressantes sur l’époque glorieuse du jdr français, quand les ventes de meilleurs jeux se comptaient en dizaines de milliers d’exemplaires. L’interview est suivie d’un portrait de famille de la gamme Maléfices. Elle m’a clairement donné envie de m’y plonger, mission accomplie, donc.

Viennent ensuite un retour sur l’adaptation du Seigneur des Anneaux au cinéma (dix ans déjà!) et des Pièges de Grimtooth, un ouvrage datant du début des années 80 et qui allait donner des cauchemars aux aventuriers des donjons. Car les pièges qu’il recèle comptent parmi les plus sadiques qu’on puisse imaginer. Je ne connaissais pas, mais là, j’ai envie d’en savoir plus…

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Magazine

Nous arrivons dans les dernières pages pour découvrir l’interview de Pénélope Bagieu, célèbre grâce à son blog devenu BD. Casbé ne pouvait pas passer à côté de cette ancienne rôliste aujourd’hui sous les feux de la rampe. Interview fraîche et extrêmement sympathique d’une jeune fille étonnante.

Après une nouvelle féérique, Casus Belli continue son voyage au pays des jeux décalés en proposant un scénario pour Parsely. Ce jeu propose de renouer avec les aventures textuelles sur ordinateur. Si si, souvenez-vous, le mot PC n’exisait pas, pas plus que la souris ou les interfaces graphiques. j’en parlerai sans doute bientôt.

Casus belli #2 se termine par une page sur Venise, un consours, la preview du numéro 3 et l’indécrottable Kroc le Bô.

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Alors, c’est bon ou pas?

Le retour de Casus Belli était un pari réussi. Le numéro 2 reste dans la même veine que le précédent et est donc hautement recommandable. Deux problèmes me titillent cependant: le côté « pro Pathfinder, anti D&D » ressenti dans les premières pages (cette sensations disparaît ensuite rapidement), et le fait que le numéro de janvier/février sorte mi-mars. Je trouve ça pas très pro. Mais c’est un détail, au fond, la qualité du mag valant bien cette peine…


Casus revient parmi les siens…

N’est pas mort ce qui à jamais dort. On nous l’annonçait en juillet, la troisième mouture de Casus Belli avait plus d’un pied dans la tombe. Mais Black Book Editions arrivait à la rescousse et réveillait le moribond en nous promettant une quatrième incarnation du magazine pour l’automne. Les infos sont ensuite tombées au compte-goûte: le Casus nouveau serait bimestriel, il serait au format mook, il compterait 224 pages, euh, non, finalement 256, il verrait le retour de Kroc le Bô, etc. Aujourd’hui il est là, tout beau, posé devant moi, et comme je suis très sympa, voici une revue complète du contenu de Casus Belli #1, quatrième du nom…

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Commençons par le coup de gueule

Comme ça ce sera fait.

Si j’ai reçu le numéro 1 gratuitement, c’est parce que j’étais abonné à la troisième mouture du magazine. Black Book annonce dans une lettre qu’à ce geste s’ajoute l’envoi gratuit d’un jeu de leur écurie (Midnight, Dawnforge, Pathfinder) si je décide de m’abonner. Alors je fonce sur leur site et là, que vois-je avec horreur? L’offre est réservée à la France métropolitaine! Les autres devront acheter chaque numéro séparément et s’affranchir des frais de port de… 17 euros! Il me faudra donc acheter un magazine à 9,50 euro et ajouter des frais exorbitants. Et bien sûr, le cadeau offert aux anciens abonnés me passe sous le nez. Me voilà donc devant 3 options: me contenter d’un Casus en PDF à 4,50 euros (mais qui veut lire un mag en PDF?), m’arracher un rein et acheter le magazine pour la modique somme de 26,50 euros, ou bien juste laisser tomber… Il y a là un effort à faire du côté de Black Book, car j’imagine mal un grand nombre de Belges et de Suisses arrêter de manger à leur faim pour leur magazine de jdr, fut-il Casus Belli…

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Revenons à nos moutons

Passons sur la couverture décevante: une illustration tirée de Pathfinder. Ce n’est pas qu’elle soit moche (c’est du Wayne Reynolds tout de même), mais j’aurais préféré une illustration originale. Certains craignaient que le magazine appartenant maintenant à Black Book, son contenu soit orienté vers les jeux qu’ils éditent. S’ils ont tenté de rassurer sur ce point, le choix d’une couverture de Pathfinder laisse planer le doute…

L’édito de Guisérix et Gallot revient sur le parcours chahuté de Casus et est accompagné d’un historique pour ceux qui n’auraient pas suivi le soap opera depuis 1980. Viennent ensuite 24 pages d’actualité. On y trouve les sorties annoncées, les gammes qui s’arrêtent et un long reportage sur la GenCon d’Indianapolis accompagné d’une interview de Peter Adkinson. organisateur de l’événement (et accessoirement créateur de Magic: l’Assemblée et fondateur de Wizards of the Coast). Tout ce que vous savez déjà si vous suivez l’actu rôliste sur le net se retrouve dans ces pages: Warhammer 3, Pendragon, Icons, Fading Suns, The One Ring, Guts, etc. Bon point, certaines actus sont accompagnées d’interviews, et Monghol et Gotha nous régalent de leurs bêtises, tout comme autrefois. bien sûr je n’y ai pas appris grand chose, mais pour quelqu’un d’un peu plus normal que moi, qui ne passerait pas son temps sur divers forums et à écumer les sites des éditeurs, tout y est, bien présenté et complet !

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Critique !

Vient ensuite un gros morceau, près de 60 pages de critiques des dernières nouveautés. On commence avec l’édition 30e anniversaire de l’Appel de Cthulhu. Développée en quatre pages, elle est suivie fort à propos par un passage en revue de la pléthorique gamme poulpique que nous propose les éditions Sans-Détour. Les autres critiques grand format concernent Deatwatch, la 4e édition de L5A, Cthulhutech, Wasteland, Fantasy Craft, Mer Intérieure pour Pathfinder et les Mille Marches. A noter qu’ici encore certaines critiques sont suivies de l’interview d’un auteur du jeu, ce qui approfondit encore le propos. Un très bon point. D’autres critiques suivent, sur deux pages pour les premières, sur une seule ensuite et enfin sur une colonne. A la lecture de tout cela, on se sent transporté dans les années 90 avec un bon vieux Casus entre les mains. Les critiques sont complètes, argumentées et portent la marque de Casus, parois décriée: le ton neutre bienveillant.

Vient ensuite l’étagère du rôliste. Une vingtaine de pages composées de critiques et d’infos sur les loisirs apparentés au jdr: littérature fantastique, jeu vidéo, jeu de plateau et même cinéma et BD. Un coup d’œil intéressant sur ce qui fait ailleurs qu’à la table.

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Les scénarios

Pas de CasBé sans scénar. Ce premier numéro n’en compte pas moins de 6! Pathfinder, l’Appel de Cthulhu, Chroniques Oubliées, Wasteland, L5A et Mississipi sont mis à l’honneur. Je ne vais pas critiquer les scénarios, puisque je ne lis jamais un scénar avant d’avoir besoin de le faire jouer. Mais il y a deux noms qui pourraient laisser penser que nous avons droit à de la qualité: Croc (oui oui, celui d’INS/MV, Bitume et Bloodlust) et Tristan Lhomme (oui oui, celui à la centaine de scénarios publiés).

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Chroniques oubliées

Si Mega et Simulacres étaient nés dans un magazine, c’était à une époque que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre. C’est donc avec un brin de surprise qu’on découvre un jeu complet dans ce Casus Belli. Chroniques Oubliées avait déjà été publié en juin 2009 par Black Book. Il s’agit d’un système d’initiation dérivé de la troisième édition de D&D sous licence OGL. Un système d20 « light », en quelque sorte. Le jeu est aujourd’hui totalement publié dans le magazine, et servira de système de référence pour certains scénarios, comme Simulacre le fut à une autre époque. Dans le numéro 1, on trouve donc le système dédié à la fantasy classique. Le numéro 2 verra lui les règles adaptées à d’autres univers (space-opera, horreur, etc.). Le système est brossé en 10 pages, l’univers en 18 pages (mais il s’agit surtout d’une description des classes, on ne peut pas réellement parler d’univers de jeu), et les conseils au MJ en 7 pages. Cette dernière partie indispensable pour tout jeu dit « d’initiation » tombent fort à propos. Le tout se termine par une mini scénario d’introduction.

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Aides de jeu

Il y a toujours eu des aides de jeu dans Casus. Cette nouvelle version ne déroge pas à la règle. Nous avons droit ici à la description détaillée d’une auberge, avec plans, PNJ et intrigues en cours. Pas le plus transcendant qu’on ait jamais vu, mais très utile, dans sa totalité, ou pour obtenir un plan d’auberge cohérent et joli sans se casser la tête. Vient ensuite un court article « PJ only » qui a pour but d’aider les nouveaux joueurs à créer leur premier personnage. On est ici dans l’archi-connu, le déjà dit par ailleurs, mais c’est bien tourné. Les trois articles « MJ only » qui suivent donnent d’abord quelques conseils sur la façon de rassembler le groupe de PJ. Le second couvre l’aspect de la linéarité des scénarios et offre des pistes pour s’en sortir. La première partie de l’article avait été proposée dans le dernier Casus avant le fumble. Il est ici présenté dans son intégralité. Nous avons là un excellent article qui correspond à la qualité à laquelle Brand nous habitue. Le dernier article offre des recommandations sur ce qu’il faut prendre en compte avant d’offrir un objet trop puissant à un PJ.

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C’était mieux avant

Vient ensuite une rubrique « retro » qui plaira aux vieux de la vieille. Une très belle interview de François Marcela-Froideval, fondateur de Casus Belli en 1980 qui nous raconte comment il jouait avec Gary Gygax (je vous fais pas l’insulte de le présenter). On nous présente ensuite la première traduction (non-officielle) de D&D datant de 1982 et enfin un retour sur plus de 30 ans de Casus Belli.

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C’est bientôt fini

Il ne reste que quelques pages. On découvre une courte nouvelle féérique. Y aura-t-il ce genre de récit dans chaque numéro, ou sommes-nous là en face d’un remplissage, l’avenir nous le dira. Ensuite quelques réflexions sur l’avenir du jeu de rôle et ses évolutions ratées et enfin un concours: décrivez un ouvrage impie pour l’Appel de Cthulhu, et soyez publiés dans CasBé numéro 3!

Avant-dernière page, la rédaction nous allèche sur le contenu du prochain numéro, et utilise là une arme classique: la Bellaminette (ma foi bien en forme). Et enfin, on nous l’annonçait en couverture, la dernière page est occupée par Kroc le Bô.

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Et alors?

Bon, première impression, ce Casus Belli au format mook marque des points. La maquette est à la fois classe et claire, colorée. Le tout est agréable à lire, bien cadencé, bien foutu. CasBé frappe donc fort pour son coup d’essai. Il redevient, dès aujourd’hui, la référence de la presse rôliste francophone et n’a rien à envier à ses ancêtres. Il ne lui reste qu’à trouver un moyen de s’exporter à prix raisonnable hors de France, et le gâteau aura sa cerise.