Archives de Tag: chimérique

Qu’est-ce qu’on achète aujourd’hui?

C’était samedi, en pleine soirée d’anniversaire (envoyez vos dons sur mon compte, comme d’hab’) que la question m’a été posée. Aujourd’hui, si je devais acheter un jeu, lequel me conseillerais-tu? J’avoue avoir été pris de court. C’était peut-être à cause de la huitième bière que je tenais à la main, ou bien à cause du plaisir à retrouver joueurs et joueuses que je n’avais pas revu depuis des lustres, toujours est-il qu’à part Tenga, je n’ai rien pu citer. Mais comme je suis bon, je vais m’atteler ici à répondre plus avant. Avec un avertissement tout d’abord: ce qui suit ne concerne que des jeux récents, facilement trouvables dans les bonnes crèmeries, et que j’ai eu l’occasion de lire ou de tester.

.

Tenga

TengaA tout seigneur, tout honneur. De l’année 2011, Tenga reste le gros coup de cœur, la véritable claque. J’en ai déjà parlé ici même, et je suis toujours de l’avis exprimé alors: Tenga pose un jalon dans l’histoire du jeu de rôle français. Il a depuis reçu le GROG d’or, ce qui était amplement mérité. Si l’on cherche un contexte de jeu original (le Japon de la toute fin du XVIe siècle, on ne trouve pas ça partout) et un système de jeu novateur qui place le personnage au centre de l’histoire, on découvrira Tenga avec bonheur. Évidemment, il faut sans doute un intérêt préalable pour la période historique ou être prêt à la découvrir pour adorer le jeu. Cela posera d’ailleurs peut-être problème quand il s’agira de rassembler un groupe de joueurs. Mais à part ça, Tenga, c’est bon, mangez-en.

.

Les Mille Marches

Mille MarchesRestons chez John Doe pour parler du dernier né de John Grümph. Les Mille Marches propose avant tout une cosmologie, un multivers cohérent autour du thème des aventures romanesques. Motorisé par Cheap Tales, le jeu se veut résolument décomplexé, à la limite du Pulp. Si l’univers proposé permet surtout d’y glisser n’importe quel autre univers de jeu, qui ne serait qu’une Marche parmi tant d’autres, le système de jeu est quant à lui un vrai bonheur, comme je l’expliquais récemment. L’intérêt des Mille Marches se trouve dans la seconde moitié du livre, où une campagne complète est livrée. Si elle est parfois dirigiste (mais c’est le genre qui veut ça), elle offre une aventure haute en couleur et trépidante. Et petit bonus, tout cela se déroule dans une version utopique de la Belgique du futur.

.

La Brigade Chimérique

Brigade ChimériqueTiré de la BD du même nom, la Brigade Chimérique nous emmène dans des années 30 à la fois familières et fantastiques. Il reste des super-héros en Europe, et ceux-ci combattent le crime, mais aussi les fléaux de leur époque, comme la montée du fascisme, et les dérives de l’Allemagne et ses alliés. Le contexte est clairement original et décalé, et le système de jeu reste assez simple, ce qui est presque unique dans les jeux de super-héros. Bémol, d’ailleurs, sur le système, qui ne tiendra pas une minute face à un fou furieux du mini-maxage. Pour les autres, il fera son job, et permettra de se concentrer sur l’histoire et l’atmosphère. Vous trouverez une critique complète ailleurs sur ce blog. La gamme du jeu s’étoffe peu à peu et on trouve déjà quelques scénarios. Son bonus gratuit: le niveau d’écriture est clairement plus élevé que la moyenne des productions rôlistes.

.

Aventures dans le monde intérieur

Reprenant le thème de la Terre Creuse, AMI place l’action à la in du XIVe siècle, et pas dans les années 30 comme c’est souvent le cas. Ceci lui donne un cachet particulier et une atmosphère intéressante. Les personnages sont membres du Club Arcadia, organisation secrète qui explore le Ventre-Monde à la recherche des civilisations disparues, notamment les mythiques Atlantes. Mais d’autres groupes leur barreront la route, notamment le pernicieux Masque Noir. Le système de jeu est élégant et simple, et offre quelques options intéressantes comme la gestion d’une expédition ou la possibilité de jouer sans réel scénario en explorant une zone géographique.

.

Delta Green

Delta GreenLes éditions Sans-Détour ont récemment exhumé Delta Green et proposent une nouvelle traduction, augmentée des informations mettant le contexte à jour. Depuis est déjà sorti l’imposant supplément Countdown (448 pages tout de même) qui reste dans la même veine de pur bonheur. Delta Green met aux prises des agents spéciaux face aux différents thèmes conspirationnistes, et bien sûr, une bonne dose de Mythe de Cthulhu. Le système de jeu, proposé dans la 6e édition de l’Appel de Cthulhu, est plus classique que les grands classiques et ne surprendra personne. Il fait néanmoins bien son boulot, c’est finalement ce qu’on lui demande. A noter que le livre de base et Countdown proposent plusieurs scénarios, et que le prochain supplément (Eyes Only) fera de même. Bref, c’est un plaisir à lire, et il y a du matériel à foison.

.

Le Livre des Cinq Anneaux

Si vous aimez les beaux livres, vous allez être servi. Mais si la 4e édition de L5A frappe tout d’abord par sa qualité de production, force est de constater que le contenu est tout aussi intéressant. Pour la première fois, le jeu devient accessible aux néophytes, et ne nécessite pas une connaissance encyclopédique de Rokugan pour jouer (ou faire jouer). Évidemment, il faut aimer l’exotisme de cet univers grandement inspiré du Japon médiéval, auquel à été ajouté une énorme dose de fantastique. il faut aussi aimer les règles assez complexes et apprécier le côté ludiste du jeu, avec sa foison d’écoles, de techniques, de sorts, etc. Mais si on est de ceux qui aiment voir une brouette de dés rouler sur la table, alors on aimera L5A.

.

D&D

Ben oui, ça peut paraître bizarre, mais à la question du jeu à acheter pour l’instant, D&D et sa 4e édition restent un incontournable. Pour peu qu’on aie envie de s’y (re)mettre et d’apprendre les nouvelles mécaniques de jeu (et si l’on vient de AD&D, c’est un fameux gouffre à franchir), on trouvera dans D&D un jeu bien foutu, forcément pas original (des elfes, des magiciens, des dragons, des orques) mais une mécanique huilée comme un moteur d’Aston Martin. Je conseillerais d’entrer dans la danse avec la gamme Essentials. Bémol: elle n’a pas été traduite, mais le rôliste est bilingue, non?

.

Les autres

D’autres jeux récents ont trouvé leur public, à défaut d’avoir trouvé le chemin de ma pile de livres à lire. Je les cite donc rapidement, mais sans pouvoir juger, puisque je n’en ai pas lu une ligne. Z-Corps vous immerge dans le thème des zombies. L’épidémie a commencé récemment et s’étend peu à peu au fil des suppléments. Il est possible de jouer des survivants entourés de cadavres ambulants, ou des membres du Z-Corps, unité d’élite chargée d’étudier et d’éradiquer la menace zombie. Le jeu est motorisé par le bon vieux système d6, déjà vu dans Star Wars par exemple. Et il est magnifiquement illustré par Jee (enfin, magnifiquement si on aime les cadavres à trois quarts pourris). Les Ombres d’Esteren est un autre jeu qui fait parler de lui. Également illustré de main de maître, il propose un univers médiéval fantastique celtisant. Je n’en sais pas plus, je passe donc à un dernier jeu: Dés de Sang. Ce dernier embrasse le thème des tueurs en série tels que Jason et vous place dans les années 70, dans une ambiance de série B d’horreur. J’en ai entendyu beaucoup de bien.

.

Voilà un panel assez large de jeux qui marchent pour l’instant. Je n’ai pas touché aux jeux plus indies ou aux productions américaines. Peut-être une autre fois…


Critique – La Brigade Chimérique

Brigade ChimériqueLe dernier né des éditions Sans Détour nous propose un contexte extrêmement original tiré de la série de bande-dessinée éponyme. Nous sommes en Europe, à la période qui précède la seconde guerre mondiale.  Depuis la grande guerre, des surhommes foulent le sol du continent. Qu’ils aient été exposés à des rayonnements étranges, à des gaz de combat, ou qu’ils soient le fruit d’expériences super-scientifique, ces super-héros (et super-vilains) à l’européenne sont au centre du conflit qui se dessine petit à petit.  Dans cette version de l’entre deux guerres, les grandes puissances commencent à se déchirer et à se positionner selon les mêmes alliances que dans la véritable histoire. Mais ici, les nations sont parfois dirigées par des surhommes ou tout du moins protégées par certains d’entre eux. La dangereuse Allemagne est ainsi sous la coupe du terrifiant Docteur Mabuse, tandis que le richissime Gog tient les rennes de l’Italie. L’Angleterre est protégée par un surhomme répondant au nom explicite d’ « Accélérateur », et Paris est sous la protection du Nyctalope, un homme à l’apparence débonnaire qui peut voir dans le noir le plus total.

Lire la suite