Everybody can roleplay !

Le Père Noël est une ordureLa semaine dernière, avec le boulot, je suis parti en « mise au vert ». Deux jours avec toute l’équipe pour resserrer les liens, brainstormer sur différents sujets et recevoir des formations en créativité et communication. Mon boulot n’a strictement rien à voir avec le jeu de rôle (on bosse dans la création d’entreprise), et aucun de mes collègues n’est rôliste, ni de près ni de loin. (Y en a juste un qui joue beaucoup à Citadelles et qui croyait que c’était un jdr). Pourtant, lors des formations, comme souvent, il y avait, je vous le donne en mille, des jeux de rôle. Vous allez me dire que les petites saynètes jouées dans le cadre d’une formation n’ont rien à voir avec notre noble loisir. Et pourtant. Certes, personne n’a lancé de dé, personne n’a décrit les actions de son personnage. Mais chacun a pourtant fait deux choses que nous faisons tout le temps lors de nos parties: inventer un personnage fictif et l’interpréter par le roleplay. Finalement c’était bien un jeu de rôle comme on l’entend, dans un univers contemporain réaliste où les personnages évoluent dans un scénario: ils ne sont pas contents et ils le font savoir. 

Où est-ce que je veux en venir avec cette longue introduction? À ce que je dis dans mon titre: tout le monde peut faire du roleplay. Je m’explique. On trouve beaucoup, dans les ouvrages ou les chapitres destinés aux MJ, de conseils sur les différents types de joueurs. Le power gamer, le narratif, le spécialiste, le casual gamer et bien sûr l’acteur. On nous dit souvent que lui seul est intéressé par le roleplay, et que les autres y sont réfractaires. Conclusion: pas d’acteur à votre table? Laissez tomber le roleplay…

Non mais sans blague. Allô, quoi! Mes collègues ont tous relevé le défi brillamment, j’ai vu ce jour-là de la bien meilleure interprétation de personnage qu’à de nombreuses tables. Et donc ils seraient tous des acteurs dans l’âme? Tous les quinze? Certainement pas!

Ma conclusion à moi: si mes collègues ont trouvé le moyen de faire du roleplay, pourquoi les gens autours de votre table, qui, bien que rôlistes, sont avant tout des êtres humains comme les autres, en seraient incapables? Pourquoi, sous prétexte que vos joueurs aiment manipuler les chiffres pour créer des personnages optimisés et utiliser leurs pouvoirs de manière très tactique à table, seraient-ils systématiquement réfractaire à l’idée d’interpréter leur personnage? Tout le monde peut le faire. S’il y est encouragé. Et qui de mieux pour encourager des joueurs que le MJ? Soyez l’exemple à suivre: interprétez vos PNJ, même le tavernier sans importance. Évitez les conversations racontées et passez en mode roleplay à la moindre occasion. Récompensez le roleplay par des bonus techniques. Insérez du roleplay dans vos scènes d’action. Bref, je roleplaye, tu roleplayes, il roleplaye, nous roleplayons. Tous en chœur. Ça prendra petit à petit. Vous ne transformerez pas vos tacticiens en acteurs, mais vous aurez ajouté beaucoup de sel à vos parties. Notez que ça marche aussi avec les joueurs timides. Parmi mes collègues, il y en a. Et pourtant, encouragés par l’effet de groupe, et forcés par la présence de la direction, aussi, ils ont fait l’effort nécessaire. En tant que MJ, donnez l’exemple, ne vous moquez jamais des premières tentatives, et vos timides deviendront peut-être de vrais comédiens.

Répétez tous après moi: everybody can roleplay !

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Et vous, l’interprétation du personnage, c’est une petite ou grande part de vos parties? Faites-vous face à des joueurs réfractaires? En êtes-vous un? Dites-nous tout…


9 responses to “Everybody can roleplay !

  • Dr Dandy

    je suis d’accord mais faire du RP pour le RP çà peut être chiant aussi. Et certains ne se le sente tout simplement. En revanche la PARTICIPATION à l’histoire me semble importante. Un joueur qui se contente de lancer des dés de temps en temps, je vois pas ce qu’il fait là.
    Pour cette raison, les jeux qui favorisent l’implication des pjs dans l’histoire (quand ce n’est pas les joueurs qui font l’histoire) ont ma préférence.
    Mais je suis sûr d’un chose: n’importe qui peut faire du jeu de rôle.

  • Christophe Noualhat (@ehran)

    J’ai toujours utilisé cette analogie… dans « Jeu de Rôles » il y a « Jeu » et il y a « Rôle »… certains sont dans le JdR car ils aiment les jeux vidéo, de plateau et de stratégie avec un peu plus de liberté, d’autres car ils aiment le cinéma, jouer, se donner en spectacle.. et chacun passe de l un à l’autre selon son envie et son humeur, certains penchent plus d un coté que d’un autre, il faut respecter cela.

    A partir du moment ou chacun est informé de ce que l’on attends de lui, tout est possible… on peut faire du AD&D avec beaucoup de RP a partir du moment ou le scénar s y prête, le MJ est prêt et les joueurs en ont envie… on peut aussi faire du vampire PMT castagne en lancant des brouettes de dés … seuls les jeux avec des systèmes ultra simplistes risquent d’être frustrants pour un « Joueur », de la même manière qu’un jeu blindé de règles et de suppléments sera frustrant pour un « Rôliste »…

  • Saint Epondyle

    @Etienne > Certainement. Mais dans un jeu plus axé sur l’aventure, le combat, enfin pour simplifier disons D&D, les joueurs qui ne veulent pas jouer de RP peuvent largement s’en retourner ailleurs en s’occupant de leur équipement, de leurs sorts etc.
    Un Cthulhu par exemple place les joueurs dans un cadre bien différent. Techniquement ils sont plus enclins à faire du Roleplay.

    Après, si vraiment ils font leur mauvaise-tête, on n’y peut malheureusement rien.

  • Kerlaft le Roliste

    Tu m’otes les mots de la bouche, j’ai tellement souffert de tables ou le mj ou les joueurs étaient réfractaire au roleplay que j’en ai fait mon cheval de bataille.

    On est tous des acteurs plus ou moins refoulés et qu’est ce que ça fait du bien de pouvoir se lâcher…

    Pour moi c’est indispensable à une bonne immersion dans un jdr, pour le fun d’être son personnage et surtout pour s’éclater…

    Je suis d’accord avec toi, il faut intégrer la notion de roleplay aux conditions de réussite de l’aventure.

    Le roleplay n’est pas tout dans le jdr mais savamment dosé dans l’aventure en fonction de l’implication du joueur, il apporte une dimension exaltante qui rend une partie mémorable.

    Kerlaft le Roliste want you to Roleplay!

  • Saint Epondyle

    Totalement d’accord. Au départ nos parties étaient largement plus axées stratégie et combat que RP, et pourtant tout le monde y est venu petit à petit.
    Certains jeux le permettent plus que d’autres néanmoins.

    • Etienne Goos

      Certains jeux le permettent plus que d’autres? Oui et non. Forcément dans un jeu plus tactique, le pourcentage de temps passé en roleplay est grignoté par le temps de gestion des règles. Mais on peut tout aussi bien faire du roleplay à D&D (1, 2, 3, Pathfinder, 4 ou Next) ou Rolemaster qu’à Vampire ou Nephilim.

    • Imrryran

      On peut effectivement faire du RP à D&D. Je dirais même que par définition on n’a pas besoin de jeu, de règles, pour faire du RP. Ceci dit certains jeux fournissent plus d’outils pour cela, en le récompensant explicitement, en l’encadrant, en fournissant des enjeux dynamiques, etc.

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