A vos crayons !

 Oui, à vos crayons. À vos plumes d’oie. À vos claviers. À vos Remington portatives chères à Gainsbourg.

Bref, choisissez vite votre « arme » d’écriture et plongez sur le bloc-notes le plus proche. Les Démiurges V vont bientôt débuter.

Kèzako ?

Les Démiurges, lancés par ForgeSonges, doivent être un des principaux concours d’écriture de jeux de rôle. Quinze jours pour écrire son jeu de rôle et marquer de son indélébile empreinte l’univers de son hobby préféré. Rien que cela. Le règlement est ici…

http://www.forgesonges.org/index.php?option=com_content&view=article&id=130&Itemid=69

Qui suis-je d’ailleurs ? Où courge, dans quel étagère. Bonne question. Je suis secrétaire de rédaction de Jeux d’Ombres, un e-zine qui essaie de promouvoir le jeu de rôle amateur. Promouvoir ? Amateur ? Secrétaire ? Cela fait effectivement beaucoup de concepts que je vais laisser de côté pour aujourd’hui.

Ce qui m’amène est davantage lié au concours des Démiurges en herbe, 5è édition. Comme indiqué sur le site de ForgeSonges, « Le thème sera révélé le dimanche 17 avril à 20h, heure de Paris ». Il se clôture donc le 1er mai (fête du travail et du stress pour les rôlistes qui participeront). Et Jeux d’Ombres est partenaire (si, si, Impératrice, le logo de l’e-zine figure sur l’affiche). Et par conséquent, je figure au rang des jurés.

Ne comptez pas sur moi pour dévoiler le thème, et même si vous ne me croyez pas, je peux vous dire que je l’ignore.

Mon propos est autre. Signalons d’emblée que tout ce qui suit est ma vision des choses et ne peut constituer une vision officielle, ni de Jeux d’Ombres et encore moins des Demiurges en herbe.

Objectivement, il est impossible d’écrire un jeu de rôle en 15 jours. Donc, on peut considérer, c’est mon avis en tout cas, que le créateur recycle ou adapte quelque chose qui se trouve dans ses tiroirs pour se conformer au thème (au moins de manière lointaine) et participer au concours. C’est à tout le moins le cas pour le système de jeu, la technique. Je n’ai pas vraiment de conseil à donner, mais il est clair que le système (ou une grande partie d’icelui) doit préexister au concours. Mais plaquer un système tout fait sur un thème précis peut se révéler hasardeux ou manquer d’homogénéité. Il est donc utile d’adapter le système afin qu’il intègre le plus largement possible le thème. Les meilleurs jeux actuels contiennent cette dimension. La mécanique de jeu n’est pas dissociée de l’univers.

Sur les quinze jours impartis, et en considérant que le système de jeu est déjà écrit, je dirai que cinq jours pour rabibocher le thème à la mécanique de jeu, ce n’est pas du luxe.

La gestion du thème… Grosse question. Faut-il y coller coûte que coûte, à 100% ou l’aborder de manière large et parfois subliminale… il faut bien le reconnaître. Pour avoir été juré l’an dernier, je dois bien avouer que je suis laxiste en ce qui concerne l’intégration du thème à 100%. Tant que l’esprit y est, je pense que le jeu est éligible.

L’intérêt, à mon avis, réside dans le potentiel du jeu proposé. Évidemment, il y a des critères d’évaluation, et la jouabilité immédiate et le potentiel commercial en font partie. Mais je reste très attaché aux jeux qui possèdent une étincelle, une brillance, une âme. Ces jeux trouveront, à mon avis, davantage de public et d’échos que les jeux « bien foutus » techniquement mais dans lesquels on cherchera en vain une vie intérieure.

Si on compte qu’il reste 10 jours, 8 seront idéalement consacrés à trouver l’idée qui percute. Le concept, l’élément qui manque aux autres jeux existant et qui fera du projet, ZE projet, ZE jeu que tout le monde attend. J’exagère, œuf corse, disons que ces 8 jours serviront à doter l’univers dans lequel s’inscrit le projet de ce petit supplément d’âme qui donnera au lecteur envie de jouer.

L’an dernier, cela n’est pas arrivé tant de fois que cela. Deux ou trois fois, je dirai. Ce n’est déjà pas si mal.

Refaisons le compte… 5 plus 8, font 13. Eh oui, il faut compter une journée pour le faire relire. Par un bon pote, le genre avec lequel on ne peut pas se brouiller. L’ami de toujours. Celui qui va vous dire vos quatre vérités et donner une VRAIE opinion sur votre œuvre. Et vu que c’est votre ami, et réciproquement, vous prendrez son avis pour argent comptant et vous obtempérerez. Le dernier jours sera consacré aux corrections, à l’infographie et à l’orthographe.

Ah oui, l’infographie… pas besoin d’être un artiste. Du copier-coller de dessins ou de photos, d’images… cela peut déjà donner quelque chose d’unique. Le tout est de tailler son projet en veillant à l’homogénéité. Cela ne sert à rien de mettre de belles polices de caractères illisibles ou de mettre des trucs en gothique, parce que vous aimez cette police-là, tout en développant un jeu futuriste… Ne rigolez pas, j’ai vu pire.

Inspirez-vous de la mise en page d’un jeu qui vous plaît. Ou d’un jeu qui se rapproche du vôtre. OK, le vôtre est unique et meilleur que ce qui existe. Mais vous m’avez compris.

Reste l’orthographe… Là, autant je peux être indulgent pour toute une série de choses et de critères, autant je dois avouer que, pour ce qui est de la grammaire, de la syntaxe et de la langue française, que dis-je ! de la Langue française, on touche à l’intouchable, à l’incommensurable, au sacré…

Faites un effort, que diable. Le dictionnaire, cela existe. Les correcteurs, aussi. Je ne parle pas de quelques mots, de virgules volages, de phrases un peu bancales. J’ai eu à me pencher sur des textes tellement mal fagotés que l’on ne comprenait qu’à grand peine le propose de l’auteur. Les difficultés de lecture étaient tellement considérables que nous nous fatiguions rien qu’à essayer de lire le français. Autant dire qu’il est alors très difficile d’avoir un avis neutre et objectif sur l’œuvre…

Un dernier mot… ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est Nicolas Boileau. C’est pas beau de dénoncer ses petits camarades, surtout qu’il n’est plus là pour se défendre, et n’a jamais dû participer aux Démiurges en herbe. Mais il a raison. Alors, vu que je vais devoir lire et évaluer pas loin de 20 jeux… ne faites pas trop long.

Bonne m…


1 responses to “A vos crayons !

  • Lionel "Nonène" Jeannerat

    Alors, ici, je ne suis pas d’accord avec toi quand tu dis qu’il n’est pas possible d’écrire un JdR en deux semaines et que l’on ressort un vieux projet de son tiroir.

    Ce n’est pas du tout l’expérience que j’ai du concours. Le gagnant des Démiurges 4 a fait un jeu à partir de rien (il y a encore beaucoup de travail de développement mais il a gagné tout de même). Je vais également dire que je n’ai pas uniquement une expérience de juge mais j’ai été également participant au concours.

    Il est tout à fait possible d’écrire un jeu complet. Deux semaines, c’est long si
    – On sait gérer son temps
    – On arrive arrive à rédiger avec efficacité
    – Si l’on a une vision claire de son projet lorsque l’on rédige.

    Bien entendu, le système ou l’univers ne tombe pas du ciel ! Une personne qui connait plein de systèmes et comment s’en servir pourra facilement créer un système sur mesure sur son jeu.
    Une personne qui a déjà écrit des univers de JdR saura aller rapidement à l’essentiel et obtiendra plus rapidement une cohérence. Etc.

    Je crois vraiment que la plupart des participants écrivent le jeu en entier durant le concours et en cela, c’est un très bon exercice pour progresser.

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